17 avril 2008

Pour une vraie représentation de tous les travailleurs

Alors que le paysage syndical se modifie et le dialogue social se modernise, le Shadow Cabinet propose de révolutionner le dialogue social. Une réforme pour mettre fin à la division des syndicats et à leur manque de représentativité et pour rendre les négociations transparentes et efficaces…


Les syndicats et le patronat se sont mis d’accord cette semaine pour moderniser les conditions de leur représentativité nationale. Mais pour le Shadow Cabinet, ce compromis est insuffisant pour répondre au problème de la représentation des travailleurs.

Le constat est simple. Avec la précarisation du marché du travail, les syndicats représentent une part de plus en plus limitée des travailleurs. Les chômeurs, les stagiaires et les autres outsiders sont le plus souvent exclus de la représentation syndicale qui regroupe généralement des fonctionnaires ou des salariés ayant un contrat de travail stable. Du coup, les syndicats ont plus tendance à défendre les acquis de ces catégories de salariés plutôt que l’intégration des outsiders au marché du travail.

1/ Le Shadow Cabinet affirme donc la nécessité d’instaurer un dialogue social plus transparent, plus autonome, plus représentatif et plus adapté au marché du travail actuel. Pour cela, il propose :

La mise en place d’une assemblée du dialogue social

Cette nouvelle chambre sera le lieu de la négociation de toutes les réformes concernant le marché du travail. Elle sera obligatoirement saisie par le gouvernement sur les réformes abordant ce sujet et aura un droit de veto (à la majorité absolue ou au deux tiers). Elle pourra aussi proposer ses propres réformes. Ses membres seront élus par des élections nationales à la proportionnelle par tous les actifs (y compris les chômeurs, ce qui oblige les syndicats à les défendre activement).
Cette assemblée permet de mettre fin à l’opacité des négociations actuelles en rendant les débats publics. Elle renforce aussi la légitimité des représentants des travailleurs par l’élection et stimule leur union pour peser face au patronat.

2/ Le Shadow Cabinet souligne aussi le besoin d’instaurer plus de démocratie au sein de l’entreprise (y compris des petites). En effet, la moitié des entreprises n’ont pas de délégués syndicaux Mais malgré ses recherches, il n’a pas encore trouvé comment améliorer la démocratie au sein des entreprises. En attendant,il regarde avec attention l’expérience des SCOP (plus d'infos) et compte sur vos propositions.

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Le dialogue social pose aussi une question philosophique: est-ce aux partenaires sociaux de décider seuls des réformes sur le marché du travail?
On peut penser que ces décisions concernent tout le monde (y compris les inactifs), et donc que c'est au Parlement d'adopter ces réformes.
Mais on ne peut pas prendre parti pour la démocratie participative et dire ensuite que c'est à l'Etat de tout gérer. Je suis donc pour laisser à cette assemblée du dialogue social le droit d'adopter des accords qui s'appliqueront directement (sans passer par le parlement qui aurait quand même un droit de veto aux deux tiers).
Ca permettrait de responsabiliser les partenaires sociaux et d'augmenter la pertinence et l'application des réformes.

Anonyme a dit…

Un autre problème est celui de la répartition entre travailleurs et patronat. Pour l'instant, le dialogue social repose sur la parité entre les deux. Cette répartition nie le principe d'égalité (il y a beaucoup plus de travailleurs que de patron). Mais dans l'entreprise, c'est clair que le patron a plus de pouvoir que plusieurs salariés. Il faut donc que le dialogue social corresponde aussi à la réalité pour que les réformes puisse s'appliquer.
Notre position pour l'instant c'est de supprimer cette parité dans l'assemblée. La répartition travailleurs/patronat sera donc variable selon les résultats de l'élection...

Gabriel (SC) a dit…

1)L'interêt d'une telle assemblée et surtout d'un vote qui appelle à la participation de tous les actifs, c'est que cela obligera les instances représentatives à sortir de l'"égoïsme" de leur représentation : aujourd'hui les syndicats ne négocient que pour les travailleurs qui les composent et les élisent (surtout donc les fonctionnaires, et certaines branches particulières comme les cheminots...). Or une négociation sur les grandes questions du marché du travail doit se faire dans l'interêt de tous, et pas seulement de quelques catégories...

2)Ensuite, ce qui est interressant aussi sur une élection nationale de représentant, c'est que ceci les obligera à construire des projets non plus entreprise par entreprise mais plus globaux sur les grandes questions du marché du travail et au-delà de société! Enfin des syndicats qui seraient porteur d'un message qui dépasse le monde de l'entreprise pour devenir de réelle inspiratrice de projet globaux de société

Anonyme a dit…

Une vraie révolution dans la lutte des classes !

Enfin des discussions ouvertes, sur la base de propositions concrètes et sans un face à face binaire entre salariés et patrons. Dans chaque "camp", beaucoup de personnes ne sont pas bien représentées par leurs instances respectives. Je pense par exemple aux artisans travaillant seuls, dont les conditions de vie et de travail sont similaires à celles des ouvriers et qui sont pourtant représentés par des syndicats qui s'alignent trop facilement sur les propositions du MEDEF, qui assurément, n'œuvre pas dans l'intérêt des "petits".

Unknown a dit…

"une négociation sur les grandes questions du marché du travail doit se faire dans l'interêt de tous, et pas seulement de quelques catégories..."

Soit. Mais surtout pas sous l'égide de l'Etat !!!

Gabriel (SC) a dit…

Bien au contraire, pas sous l'égide de l'Etat qui depuis la fin de la seconde guerre mondiale a été trop actif pour laisser se développer un dialogue social autonome. Syndicats de travailleur et de patron se sont fait écrasé par cette tutelle sans les responsabiliser.

Quel mal vois tu Diego à ce que les organisations représentatives puissent dialoguer de façon indépendante?

JPMC-ALIA a dit…

Les assemblées, cela coute cher et l'Etat ne peut pas s'en occuper. Qui finance ? Les syndicats ?

Un véto ? histoire de compliquer encore plus les choses ? facile de s'accorder pour le statu quo... beaucoup plus difficile (pour ne pas dire impossible) de s'accorder pour le changement.

Pignouf a dit…

Louis Jean,

> je me demande ce qui coute le plus cher: une assemblée des actifs, dont le rôle est la négociation de tous les acteurs du monde du travail, et dont les décisions ont une légitimité et un réel poids, ou une grève (massive ou des cheminaux...) qui paralyse le pays

> Quand nous parlons de veto, nous ne parlons pas d'une minorité en capacité de blocage, mais d'un veto au 2/3 ! Je nous trouve déjà bien "gentils" de considérer qu'une opposition de la majorité des représentants des actifs ne suffisent pas ! (puisque ce sont eux les premiers concernés)

Unknown a dit…

C'est bien ce que je dis Gabriel "Pas sous l'égide de l'Etat ! " Donc je suis d'accord avec toi.

JPMC-ALIA a dit…

Attention, blague carambar (véridique) : "C'est quoi le pire ? Avoir les doigts de pieds à la place des doigts de la main ou les doigts de la main à la place des doigts de pieds ?" Une assemblée financée par l'Etat et une grève sont tous deux coûteux.

En outre, je ne suis pas sur qu'une assemblée empêcherait les grèves. Des groupes s'organiseront dans l'assemblée et n'hésiteront pas à manifester.

En plus, je ne vois pas sur quelle base on élirait les représentants.

Anonyme a dit…

Sur le cout d'une telle assemblée:
1/ effectivement, la démocratie coute cher (une monarchie serait beaucoup plus économique!). Mais on peut estimer que c'est un investissement qui rapporte (un peu comme pour les budgets participatifs).
2/ Il existe deja des Conseils économiques et sociaux en France et dans chaque région qui ont un role purement formel mais dont le cout est aussi élevé (qui finance notamment les syndicats).

Anonyme a dit…

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